Versant Jazz au micro de Sylvain Ménard

Le jeudi 28 novembre dernier, l’animateur Sylvain Ménard a convié ses auditeurs à revisiter Versant Jazz. Diffusée sur les ondes du 103,3 FM Longueuil, la 2e heure de l’émission Embarquement immédiat a été consacrée à l’album-phare de Sylvain Lelièvre, enrgistré devant public au Lion d’Or. Le hasard a fait en sorte que la captation live de Versant Jazz s’est tenue à la mythique salle art-déco de la rue Ontario entre les 20 et 25 novembre 2021, il y a 23 ans. Particulièrement ému et heureux de la réception du spectacle, Sylvain entamait trois mois plus tard les supplémentaires dans ce même Lion d’Or. Plusieurs autres lieux de diffusion allaient afficher le show au cours des mois suivants, jusqu’au Théâtre Capitole en septembre et octobre 2002. Il était question de la France à l’hiver 2003. Pour mémoire, les débuts de Versant Jazz ont eu lieu le premier juillet 2000 dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal à la salle du Gesù. Versant Jazz live au Lion d’Or a aussi remporté le Félix du meilleur album jazz de l’année. Sylvain refait ici son classique Le joueur de piano.

Salle Sylvain-Lelièvre souffle 20 bougies

Monique Vaillancourt-Lelièvre invitée au micro pour l’inauguration de la salle Sylvain-Lelièvre, rebaptisée en l’honneur de feu son mari

Il y a 20 ans, le Collège de Maisonneuve, où Sylvain a enseigné durant 34 ans, a rebaptisé son auditorium salle Sylvain-Lelièvre. L’inauguration de la salle a donné lieu à un spectacle monté par les étudiants du Collège, sous la direction de Robert Léger. Daniel Boucher, Danielle Oddera, Roberto Medile, ainsi qu’Alain Brunet de La Presse et Pierre Rodrigue de Bell Québec – deux anciens étudiants – ont livré des témoignages sentis d’admiration et de reconnaissance envers Sylvain. Une conférence réunissant Gilles Vigneault, Robert Léger et Danielle Oddera et animée par le professeur Louis Caron avait pour thématique: Sylvain Lelièvre en chansonsengagées. Il n’y a qu’à penser à Place Tiananmen ou la très actuelle Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? pour s’en référer.

Un premier Félix en 1994

Le 16 octobre 1994, Sylvain remportait son premier Félix en carrière à titre d’auteur et compositeur de l’année au gala de l’ADISQ. À l’annonce de son nom, collègues et amis de l’industrie l’ont ovationné durant plusieurs minutes. Le Félix lui a été décerné pour son album Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? réalisé avec ses complices Vic Angelillo et Gérard Masse. Cet album lancé quelques mois plus tôt soulignait également ses 30 années de métier puisque Sylvain faisait ses premiers pas en 1963 en obtenant le premier prix du concours Chanson sur mesure de la Communauté des radios publiques de langue française. En rappel, son interprétation de Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? au Festival d’été de Québec en juillet 2000.

Le prix Sylvain-Lelièvre à Yves Lambert

Le géant de la musique folklorique Yves Lambert a remporté le prix Sylvain-Lelièvre pour l’ensemble de sa carrière. Le chanteur et accordéoniste, aussi cofondateur de la Bottine souriante, a reçu sa récompense des mains de Rodrigue Lussier de Fiera Capital: une bourse de 10 000 $. L’événement entourant la remise du prix a eu lieu lors du gala de la Fondation SPACQ, le 23 septembre dernier, à l’Arsenal art contemporain à Montréal. L’épouse de Sylvain, Monique, était présente lors du dévoilement des lauréats. Parmi les autres récipiendaires du prix Sylvain-Lelièvre figurent Richard Séguin, Gilles Vigneault, Zachary Richard, Claude Gauthier, Robert Charlebois et Clémence Desrochers.

La Fabrique culturelle: entrevue Yves Lambert

La basse-ville intemporelle

Dans sa chronique du Soleil, le 30 décembre dernier, le journaliste François Bourque a évoqué la chanson La basse-ville comme un des critères du mystère de l’ADN de Québec. Citant les deux premiers vers du refrain Quand on est de la Basse-Ville, on n’est pas de la Haute-Ville, le chroniqueur rappelle que Sylvain Lelièvre avait bien saisi «la dualité physique et sociale de Québec. Une ville haute du pouvoir, de la petite bourgeoisie et des privilèges. La ville basse des quartiers ouvriers et de la vie ordinaire, entre les hangars de tôle pis les sacs à poubelle». De son côté et de manière similaire, l’ancien maire de Québec, Régis Labaume a aussi emprunté ces paroles pour appuyer ses propos dans une chronique de La Presse avant les élections 2022: «Si, à Montréal, il y avait l’Ouest et l’Est, la topographie de Québec, elle, séparait nettement deux milieux de vie inégaux : la haute et la basse ville. Sylvain Lelièvre a résumé mélancoliquement cette distinction en chantant : Quand on est d’la basse ville, on est pas de la haute ville.» Pareillement, Claude Villeneuve, à l’époque de ses chroniques au Journal de Québec, s’est aussi inspiré du refrain de La basse-ville dans Mon village en ville pour représenter son quartier d’adoption, Limoilou: «Dans mon quartier, on a un poète national. Il s’agit du regretté Sylvain Lelièvre, le barde de Limoilou. Je suis d’une ruelle comme on est d’un village, disait dans sa chanson La basse-ville celui qui avait connu les grandes familles d’avant Vatican II.» Cette pièce-phare a également fait l’objet d’un portrait à Télé-Québec, dans le cadre de l’émission L’espace d’une chanson diffusée en 2015. Le reflet du clivage bourgeois et ouvrier y est abondamment illustré sur le plan historique et social.

Chanson La basse-ville

Les chansons de Sylvain en karaoké

Au milieu des années 2000, les titres de Sylvain présents sur les listes de chansons des bars de karaoké se limitaient à une ou deux pièces. D’année en année, ce nombre a augmenté, si bien que le plus récent ajout à la plateforme de karaoké AudioTrackPro («trames sonores professionnelles») n’est nul autre que Le croque-mort à coulisse, clin d’oeil avoué et inspiré de l’œuvre de Georges Brassens. Ce dernier morceau a rejoint quelques classiques du répertoire de Lelièvre dans le catalogue des plus populaires karaokés d’aujourd’hui. Il n’y a qu’à penser aux incontournables Marie-Hélène, Petit matin, Le blues du courrier, Toi l’ami, Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves?, sans oublier Les choses inutiles.

 

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