L’inspiration de Gravelbourg

En mai 1994, il y a 30 ans, Sylvain Lelièvre se rend en Saskatchewan, plus précisément à Gravelbourg, offrir un atelier d’écriture de chansons. Pendant une semaine, celui-ci découvre la petite communauté des Prairies comptant alors un peu plus de 1 000 âmes, dont 30 % de francophones. Située à 1 heure de Moose Jaw et 2 heures de Regina, Gravelbourg a été fondée et développée par l’abbé Louis-Pierre Gravel, d’où origine le nom de la ville. Inscrits à l’atelier de chansons, les jeunes auteurs-compositeurs fransaskois souhaitent enrichir leur talent d’écriture afin d’interpréter leurs oeuvres dans leur langue maternelle: ce qui ne paraît pas une certitude dans cet environnement envahi par la culture anglophone de l’ouest canadien, à un peu moins de 1h30 de la frontière américaine du Montana. Pris au jeu de son propre enseignement, Sylvain lui-même compose une chanson inspirée par son séjour, ce qui lui assure d’emblée le titre de sa pièce: Gravelbourg. À cet égard, le cinquième couplet est évocateur de la teneur du propos:

«Ça fait déjà longtemps qu’au pays fransaskois
Allez savoir comment allez savoir pourquoi
On comprend que la vie ça s’achète en anglais
Que ce soit pour une job ou un litre de lait»
 
Écrite en 1994, Gravelbourg figure quatre ans plus tard sur l’album Les choses inutiles.

Chroniques de Denys Lelièvre sur Sylvain

À invitation de la station CION FM de Québec et de l’animatrice Dany Bentz, Denys Lelièvre a offert 12 chroniques dédiées à son frère, Sylvain. Intitulée Je flâne en chemin, cette série de capsules audios d’une dizaine de minutes chacune amène l’auditeur dans un voyage captivant au cœur de la création de Sylvain Lelièvre, depuis ses racines dans Limoilou jusqu’à son départ prématuré en 2002: une fascinante exploration de l’œuvre chansonnière et musicale de l’auteur-compositeur. À partir du fil conducteur «Le chanteur libre», Denys Lelièvre plonge dans les profondeurs des influences littéraires, poétiques et musicales qui ont forgé l’essence même de l’artiste, jusqu’à l’évolution de son style assumé de jazzman des dernières années. Grâce à l’aimable autorisation de la chaîne radiophonique Radio-Galilée, les 12 chroniques ci-dessous sont disponibles à l’écoute. Elles offrent une immersion inédite dans l’œuvre de Sylvain Lelièvre: un régal pour les passionnés de sa musique et de son héritage culturel.

  1. Je chante Trenet
  2. It’s so Lovely d’Eddy Duchin
  3. La chanson du bord de l’eau
  4. La basse-ville
  5. Petit matin
  6. Marie-Hélène
  7. Kerouac
  8. Qu’est-ce qu’on a fait des nos rêves?
  9. Venir au monde
  10. Le plus beau métier
  11. Les choses inutiles
  12. Je flâne en chemin

25 ans des Choses inutiles: Sylvain Cormier se souvient

© Laurence Labat

Soulignant les 25 ans de l’album Les choses inutiles, le journaliste Sylvain Cormier dévoile les anecdotes de cette production au micro de René Homier-Roy, à Culture Club sur Radio-Canada Première. Il revient sur sa rencontre avec Sylvain Lelièvre avec lequel il s’est entretenu à l’automne 1998 pour un article à paraître dans Le Devoir, suivant la sortie de ce disque majeur dans sa carrière. De l’avis de Sylvain Cormier, Sylvain Lelièvre se payait enfin la traite avec cet album, soutenu par des musiciens de haut calibre, autant au niveau des cuivres que de la section rythmique. Un album qui encore aujourd’hui se révèle un plaisir musical, aussi bien que chansonnier. Écoutez la chronique de Sylvain Cormier du 14 octobre dernier : Les 25 ans des Choses inutiles, de Sylvain Lelièvre.

Hommages radiophoniques

© Jean-Guy Thibodeau

À l’occasion du 20e anniversaire de la disparition de Sylvain Lelièvre, décédé le 30 avril 2002, la radio de Radio-Canada a rappelé le souvenir de l’auteur-compositeur, poète et romancier. À l’émission Plus on est de fous, plus on lit, l’animatrice Marie-Louise Arsenault a invité un musicologue de l’UQAM, spécialiste de l’œuvre du poète de Limoilou dans un segment intitulé : «On discute de Sylvain Lelièvre avec Danick Trottier.»

Le vendredi 29 avril c’était au tour de Stanley Péan, grand amateur du répertoire Lelièvre, à lui rendre hommage à son émission Quand le jazz est là. La première demi-heure a été consacrée aux interprètes qui ont repris les chansons ou les musiques de Sylvain Lelièvre à leur manière : Carole Therrien avec Le Fleuve et Annie Poulain avec Le croque-mort à coulisse, Petit matin façon Emilie-Claire Barlow et Venir au monde au son du timbre de Marie-Noële Claveau. En dernière heure, M. Péan a offert à ses auditeurs les bijoux de Versant jazz où Sylvain Lelièvre lui-même joue et chante les pièces Solitude, Le joueur de piano, Abraham et papa, Drummondville, Quand le saxo, Tombouctou, Le blues du courrier et finalement ‘Round Midnight.

L’indicatif musical de Samedi et rien d’autre étant, débutant depuis 22 ans, Les choses inutiles, il était tout naturel de la part de Joël Le Bigot de parler de Sylvain Lelièvre. Aussi, ce samedi 30 avril, a-t-il rejoué une entrevue du début des années 2000 où l’invité Lelièvre a entonné pour le plaisir de M. Le Bigot les Marie-Hélène, Old Orchard, Programme double, Le blues du courrier, Le croque-mort à coulisse (chanson hommage à Georges Brassens) et Petit matin.

L’ami Sylvain, comme le surnomme depuis toujours Monique Giroux a aussi été de passage en chanson à l’émission Chants libres, le dimanche 1er mai dernier. Monique Giroux qui n’a eu de cesse de faire revivre les chansons de Sylvain Lelièvre depuis 2002 a insisté sur la façon unique de l’auteur-compositeur de parler du métier avec les pièces : Qui saura jamais, Toi l’ami, Le plus beau métier et Lettre de Toronto. Elle en a profité pour faire découvrir la version d’Étienne Coppée de Je voudrais voir New York, composition de Daniel Lavoie et Sylvain Lelièvre. En conclusion, celle-ci a évoqué sa fierté d’avoir imaginé l’album Salut Sylvain! paru en 2016 avec les chansons Venir au monde, Petit matin et Marie-Hélène, interprétées tour à tour par Catherine Major, Ariane Moffatt et Les sœurs Boulay.

Drummondville une chanson du Québec

La chanson de Sylvain Lelièvre, Drummondville, figure dans Le Québec en 25 chansons, répertoriées dans Le Journal de Montréal. Sous la plume de Raphaël Gendron-Martin, l’article recense une vingtaine de titres d’auteurs-compositeurs ou de groupes musicaux du Québec, et ce, à travers les régions de la province. Drummondville est une pièce qui a été composée pour l’album Les choses inutiles paru à l’automne 1998. Dans ses spectacles, Sylvain Lelièvre présentait cette chanson ainsi : «Je n’ai jamais été doué pour les titres, mais celui-là ça va, voilà donc l’histoire de ma vie résumée en un mot : Drummondville!». Le premier couplet de la chanson est évocateur de l’ironie du titre : «Depuis Charlesbourg / jusqu’à Gravelbourg / de Rouyn-Noranda / à Saint-Jean-d’-Matha / via Fatima / un soir à Paris / l’autre à Ville-Marie / j’ai prom’né mes chansons de ville en ville / j’en ai fait des milles / mais j’ai jamais chanté à Drummondville».

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