Dans le cadre des Jeudis Jazz du Collège Lionel-Groulx, le groupe de Samuel Bergeron a présenté un hommage à Sylvain Lelièvre, le jeudi 18 novembre dernier. Versé dans le jazz, le quatuor a interprété une demi-douzaine des grands succès de l’auteur-compositeur pour le plus grand plaisir du public enthousiaste. Les pièces Petit matin, Old Orchard, Lettre de Toronto, Marie-Hélène et Les choses inutiles ont brillé par la qualité du jeux des musiciens et de l’interprète principal Samuel Bergeron, étudiant en chant du cégep. Un remarquable trio entourait le chanteur avec au piano Andrée Boudreau, à la batterie Dany Richard, et à la basse électrique Rémy Villeneuve. Vivement le retour sur scène de ce talentueux groupe musical pour d’autres interprétations jazz des chansons de Sylvain Lelièvre!
Marie-Hélène a 45 ans
Paru à l’automne 1976, l’album Programme double contenait la chanson-phare de Sylvain Lelièvre : Marie-Hélène. Cette pièce intrigante constitue une étude de caractère chantée de la perspective d’une jeune femme qui débute sa vie dans une grande ville. L’atmosphère jazz bon enfant de la pièce a immédiatement plu aux stations radio du Québec à sa sortie et sa popularité ne s’est jamais démentie. En 2001, Sylvain Lelièvre a d’ailleurs reçu le Prix Classique SOCAN soulignant 25 000 exécutions radio de la chanson. Puis en 2015, Marie-Hélène a été intronisée au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens. Aux yeux de Sylvain Lelièvre lui-même, cette Marie-Hélène représentait davantage une génération qu’une personne, à savoir qu’il n’est pas facile d’avoir 20 ans. Les Archives de Radio-Canada nous font le bonheur de ressortir une prestation télé de Sylvain Lelièvre interprétant Marie-Hélène à Dimanshowsoir, le 27 mars 1977.
Roberto Medile gagne le prix Sylvain-Lelièvre
Le chanteur, comédien et producteur, Roberto Medile, a remporté le prix Sylvain-Lelièvre de la Fondation SPACQ pour le Passeur de témoin. La récompense a été remise à M. Medile par M. Rodrigue Lussier de Fiera Capital, commanditaire du prix. Ami de longue date de Sylvain Lelièvre, Roberto Medile a chanté de nombreuses pièces tirées du répertoire du poète de Limoilou. Il a également eu le privilège d’interpréter des chansons originales composées uniquement pour lui, dont Ce n’est qu’une chanson madame. Parmi les classiques de Sylvain Lelièvre que Roberto Medile a adapté du français à l’italien figurent Petit matin, J’ai perdu trop de temps, La valse du bonheur et Le plus beau métier. C’est d’ailleurs avec le dernier vers de cette dernière que M. Medile a terminé son mot de remerciement : «Y a pas plus beau métier que celui de chanter».
Sur la route de Sylvain Lelièvre
À quelques pas de la promenade littéraire, l’Hôtel Château Laurier de Québec rappelle à sa façon la mémoire de Sylvain Lelièvre. Dans le hall de la réception de l’hôtel, le tableau du peintre madelinot Louis Boudreault présente un jeune Lelièvre, à l’âge de ses études à l’Externat classique Saint-Jean-Eudes dans les années 1960. La toile a été dévoilée lors de la fin des travaux de rénovation de l’Hôtel Château Laurier de Québec, en juin 2019. Dans une publication récente, le propriétaire de l’hôtel, Alain Girard, a repris le refrain de la chanson La basse-ville pour illustrer la transformation du quartier Limoilou : «Quand on est de la basse-ville, on n’est pas de la haute ville».
À 15 minutes de marche de l’hôtel, le Café Krieghoff dispose aussi de son «coin» Lelièvre. En effet, le célèbre bistrot de la rue Cartier affiche deux plaques commémoratives du poète de Limoilou, dont l’une évoque l’esprit de ce dernier : «Plus de haute ni de basse ville, qu’une seule et même parole, celle de Sylvain Lelièvre (1943-2002).»
Drummondville une chanson du Québec
La chanson de Sylvain Lelièvre, Drummondville, figure dans Le Québec en 25 chansons, répertoriées dans Le Journal de Montréal. Sous la plume de Raphaël Gendron-Martin, l’article recense une vingtaine de titres d’auteurs-compositeurs ou de groupes musicaux du Québec, et ce, à travers les régions de la province. Drummondville est une pièce qui a été composée pour l’album Les choses inutiles paru à l’automne 1998. Dans ses spectacles, Sylvain Lelièvre présentait cette chanson ainsi : «Je n’ai jamais été doué pour les titres, mais celui-là ça va, voilà donc l’histoire de ma vie résumée en un mot : Drummondville!». Le premier couplet de la chanson est évocateur de l’ironie du titre : «Depuis Charlesbourg / jusqu’à Gravelbourg / de Rouyn-Noranda / à Saint-Jean-d’-Matha / via Fatima / un soir à Paris / l’autre à Ville-Marie / j’ai prom’né mes chansons de ville en ville / j’en ai fait des milles / mais j’ai jamais chanté à Drummondville».