En février 1994, Sylvain célébrait ses 30 années de carrière avec un 10e album enregistré devant public: Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? Cette dernière offrande musicale allait plusieurs mois plus tard permettre au poète de remporter un premier Félix du meilleur auteur-compositeur de l’année. Une récompense ovationnée par toute l’assistance du Théâtre Saint-Denis où se tenait le gala de l’ADISQ à l’automne 1994. Pour l’heure, le lancement de son dernier opus se déroulait à la Butte Saint-Jacques dans le Vieux-Montréal, là où Sylvain projetait de donner une série de spectacles avec ses complices Vic Angelillo et Gérard Masse. Plusieurs amis et artistes étaient présents à cette occasion, dont Gilles Vigneault, pour saluer l’œuvre de Sylvain au cours des 30 années écoulées depuis son premier prix remporté dans le cadre du Concours international Chanson sur mesure de la Communauté radiophonique de langue française.
Gilles Vigneault
Radio-Canada se souvient
Vingt ans ont passé depuis le décès de Sylvain Lelièvre. Des reportages ont permis de souligner l’œuvre toujours riche et vivante de l’auteur-compositeur natif de Québec. La section Arts du site web de Radio-Canada a ainsi publié l’article intitulé : Il y a 20 ans décédait Sylvain Lelièvre, un artiste qui tenait parole. Le texte décrit les 40 années de carrière de l’artiste à l’aide d’extraits d’archives (décès du 30 avril 2002), d’entrevues (Le chanteur libre en 2007, Avis de recherche en 1985 avec Gilles Vigneault, et Liza en 1998 avec Liza Frulla) et vidéos de chansons (Marie-Hélène).
Sous la plume de Tanya Beaumont, L’héritage musical de Sylvain Lelièvre, 20 ans après sa mort fait le point sur le legs du chansonnier auprès de ses pairs et des jeunes artistes de la relève. Ainsi, Michel Rivard se dit admirateur de son œuvre, dont il a chanté deux des pièces-phares : Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? et La basse-ville. Il est aussi connu qu’il raffole de Les choses inutiles, Je descends à la mer et Pantalon gris et veston bleu. Stanley Péan est aussi fidèle passionné des chansons de Sylvain Lelièvre dont il dit que le répertoire est immortel parce que les chansons sont trop belles. Ce dernier affirme même que Lelièvre est le premier à avoir intégré le swing du jazz dans la chanson franco. Suivent les entretiens avec les jeunes interprètes Martin Théberge et Paul-Andrée Cassidy. L’article est ponctué de vidéos de chansons de Sylvain Lelièvre, par lui-même et d’autres.
Parallèlement, Radio-Canada a mis à jour l’excellent documentaire radio Le chanteur libre, réalisé par Élizabeth Gagnon et animé par Michel Rivard. La série de 7 émissions a été diffusée du 7 juillet au 18 août 2007. Il est possible de la réécouter ici : Sylvain Lelièvre : le chanteur libre.
En complément, Ici Québec a remis en ligne la couverture relatant la carrière de Sylvain Lelièvre, de ses débuts dans les années 1960 à son passage au Festival international de jazz de Montréal en 2000 qui allait donner naissance à son dernier spectacle Versant jazz live au Lion d’Or : La carrière de Sylvain Lelièvre
Sylvain Lelièvre à l’Hôtel Château Laurier
Dans le but de fêter les 10 ans de francoresponsabilité de l’établissement, l’Hôtel Château Laurier de Québec crée un espace spécifique à cinq grands auteurs-compositeurs québécois. Les artistes, où figure Sylvain Lelièvre, sont illustrés en tableaux dans le hall de l’Hôtel. Le poète de Limoilou côtoie ainsi Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Pauline Julien et Claude Léveillée. Les cinq toiles sont la création du peintre des Îles-de-la-Madeleine, Louis Boudreault. Ce dernier a peint les cinq grandes personnalités québécoises de la francophonie à l’image de leur jeune âge adulte. Il montre à sa manière combien les cinq artiste ont laissé leur empreinte dans le paysage culturel du Québec.
Monsieur Vigneault regrette Sylvain
Alors qu’il fête ses 90 ans et fait paraître un nouvel album, Ma jeunesse, Gilles Vigneault se rappelle ses amis disparus. Interviewé par Ève-Marie Lortie, à l’antenne de Salut Bonjour week-end, le poète de Natashquan regrette le départ de ses compagnons de musique et de chansons, notamment Gaston Rochon, Bruno Fecteau (tous deux pianistes) et «tant d’autres Sylvain Lelièvre». Dès le début de la carrière de Sylvain Lelièvre, Gilles Vigneault a non seulement publié les recueils de poèmes de ce dernier, mais il aussi produit ses premiers albums, sous étiquette Le Nordet. Les deux ont écrit ensemble quelques chansons. En juillet 2017, à l’occasion des 40 ans du Festival d’été de Québec, Monsieur Vigneault avait eu ces mots pour son ami Sylvain : «J’ai beaucoup regretté qu’il n’ait pas eu l’occasion d’écrire ce qu’il aurait pu écrire si la vie le lui avait permis» (Le Soleil).
Souvenir du FEQ par Gilles Vigneault
À l’affiche du Festival d’été de Québec le 8 juillet 2000, Sylvain Lelièvre a livré une performance admirée par Gilles Vigneault. Les deux amis ont partagé la même scène ce soir de juillet au parc de la Francophonie. Dans un entretien récent avec la journaliste Geneviève Bouchard, du quotidien Le Soleil, M. Vigneault a répété son attachement pour Sylvain Lelièvre : C’est peut-être un peu vantard de ma part de dire ça, mais Sylvain, je trouvais que c’était lui qui me ressemblait le plus, confie-t-il. Il était le plus proche de moi dans son écriture et dans son attitude. On était des amis très chers, j’ai eu beaucoup de peine quand il est parti. J’ai beaucoup regretté qu’il n’ait pas eu l’occasion d’écrire ce qu’il aurait pu écrire si la vie le lui avait permis. Le poète de Natashquan avait entièrement assisté au spectacle de son ami Sylvain, côté jardin, du début à la fin.
Aperçu du spectacle du 8 juillet 2000 : Sylvain Lelièvre interprète Qu’est-ce qu’on a fait de nos rêves? et Venir au monde.