En avril 1975, Sylvain entrait dans une nouvelle phase de sa carrière artistique avec le lancement de son deuxième album Petit matin: un tournant décisif où il allait enfin rencontrer le succès populaire. La chanson-titre s’est rapidement hissée au sommet des palmarès radiophoniques, révélant la capacité de Sylvain à conjuguer poésie et mélodies accrocheuses. D’autres pièces marquantes, telles Old Orchard, interprétée en duo avec Fabienne Thibault, et Le blues du courrier, ont également enrichi cet album.
Ce succès ne reposait pas uniquement sur des airs séduisants; il traduisait également un profond ancrage dans la culture québécoise. La nostalgique La basse-ville, inspirée par le quartier de Limoilou où Sylvain a grandi, témoignait de son talent pour capturer l’essence du quotidien et des racines identitaires. Cette chanson incarne parfaitement la signature artistique de celui qui sera surnommé plus tard le «poète du quotidien». À travers ses textes, Sylvain offrait une fenêtre sur les réalités sociales tout en célébrant les petites joies et les mélancolies universelles.
Avec Petit matin, Sylvain prouvait qu’il était bien plus qu’un chansonnier talentueux; il devenait un véritable architecte sonore, capable d’élever ses compositions au rang de classiques. La musique de Petit matin portait en elle un certain héritage des Beatles. Aujourd’hui encore, ce deuxième opus reste une œuvre-phare qui a marqué l’histoire de la chanson québécoise ainsi que le répertoire de son auteur jusqu’à la fin de sa vie.